Je t'aime parce que tu as eu vingt ans à minuit dans mes bras .

Jean Breton .

Un grand cri, très puissant, qui se répercuta dans tout l'appartement . Comme si on venait de la frapper . Ses yeux restaient fermés, le visage luisant de sueur . Moi, j'avais le souffle coupé et une sensation de vertige . Mon corps tremblait . Marina laissa retomber les bras en arrière sur le lit et elle éclata de rire . J'aurais aimé en faire autant, mais je manquais d'air . En réalité, je n'étais capable de rien, à part rester étendu sur elle, appuyé à grand-peine sur les bras . Elle entrouvit les paupières et ses yeux bleus me regardèrent comme si elle venait de me découvrir . Ses mains remontèrent jusqu'à ma nuque et attirèrent doucement ma tête vers sa poitrine . J'embrassai le bout de ses seins durs, plissés, et je sentis mon corps se détendre enfin et mon sexe abandonner le refuge du sien . Ses jambes se refermèrent dans mon dos et ses bras entourèrent mon cou dans une double étreinte qui répercuta les battements de son coeur jusqu'à mes oreilles .C'était un galop court, rapide, un écho qui naissait de ses entrailles et me disait simplement qu'elle était vivante, que ce qui venait de se passer n'était pas une illusion du désir . Alors je fermai les yeux et me laissait emporter par la torpeur, bien décidé à ne jamais revenir de l'endroit où elle m'avait emmené .

L'Eau A La Bouche, José Manuel Fajardo .

C'est pas la mort .

C'est la vie .